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Sparklehorse et Willy Mason à l'Elysée Montmartre

02/06/2007 - Photos : Pascal Codron




Sparklehorse à l'Elysée Montmartre


Sparklehorse à l'Elysée Montmartre
    Engagé dans une tournée européenne depuis le début du printemps, tournée déjà passée par la Belgique, l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne, Sparklehorse s'arrête ce soir à Paris avant de traverser la Manche pour quelques dates en Angleterre. Pour ceux qui, comme moi, ont raté le passage du groupe américain à la Cigale au mois d'octobre, séance de rattrapage donc ... Le groupe est précédé de Willy Mason, jeune américain, qui vient de sortir son second opus.

Willy Mason, tout juste 23 ans, originaire du Massachusetts, débarque seul sur scène avec sa guitare acoustique et commence à chanter. Intro acoustique donc puis les différents instruments se mettent en place les uns après les autres : batterie, violon, basse, guitare ... Fils de folksingers, le jeune homme a de qui tenir ! Avec une telle hérédité, Willy Mason avait son avenir tout tracé. Brillant folksinger à son tour, il semble faire l'unanimité, en particulier en Angleterre où, plus connu qu'en France, la majorité des dates qu'il vient d'y donner étaient sold out. Sa pop/folk qui lorgne parfois vers la country est plaisante. Le set est équilibré avec la moitié des titres en provenance du premier album (Where the Humans Eat - Virgin - 2005) et l'autre moitié tirée du tout nouveau If The Ocean Gets Rough. Le jeune homme est habile pour trousser de belles ballades comme "The World That I Wanted", "If The Ocean Gets Rough" ou le superbe "Simple Town" magnifiquement porté par de belles cordes (le violon y est pour beaucoup) et des envolées lyriques à filer le frisson !

Cette première partie (45 minutes) s'achève avec un Willy Mason seul à la guitare pour deux très beaux morceaux issus du premier album, "Hard Hand to Hold" et "Oxygen".
Après une demi-heure de pause pendant laquelle les techniciens s'affairent, les lumières s'éteignent enfin ... mais, à part une projection en toile de fond d'un cheval ailé façon Pégase, seul signe tangible que Sparklehorse est bien dans le coin, rien ne se passe ! La foule s'impatiente, commence à taper des pieds et donner de la voix ... Il faut croire que c'est le signal que le ténébreux Mark Linkous attendait : qu'on le réclame ! Il traverse alors la scène, les cheveux en bataille, la cigarette aux lèvres, claudicant un peu et vient s'installer sur un tabouret qu'il ne quittera plus. L'accident survenu en 1996 et qui manqua le priver de l'usage de ses jambes a laissé des séquelles.

Ça commence avec "It's a Wonderful Life" extrait de l'avant dernier album du même nom, sorti en 2001, album qui a obtenu à ce jour, le meilleur succès commercial du groupe. La présence d'invités aussi prestigieux que P.J Harvey et Tom Waits, venus prêter leurs voix sur quelques uns des titres de ce troisième essai de Sparklehorse, y est sûrement pour quelque chose. La voix de Mark Linkous est filtrée, comme souvent sur ses disques, donnant l'impression des crissements d'un vieux vinyle usé à force de l'avoir trop passé. Epaulé de deux musiciens, Christina (synthés, glockenspiel, vibraphone, choeurs) et Adam (guitare, claviers), Mark Linkous va nous accompagner, près d'une heure et demi durant, de sa pop profondément mélancolique, de son rock dépressif, de ses belles ballades déjantées au rythme cotonneux, le tout agrémenté de bruitages électroniques en tout genre et de projections en arrière plan. Ces projections sont parfois inquiétantes, comme sur "Heart of Darkness" où l'on a l'étrange impression d'avoir vue sur les sombres pensées du chanteur, parfois complètement surréalistes, comme sur "Weird Sisters" où un homme à tête de cheval joue du piano, ou ont
un côté un peu naïf, comme sur "Painbirds" où on pense à un film d'animation japonais, ou encore sur "Sea of Teeth" illustré par des dessins d'enfants.

Jamais là où on l'attend, plutôt que de nous laisser entendre son dernier album (Dreamt For Light Years In The Belly Of A Mountain - Capitol Records - 2006), le leader de Sparklehorse, va ce soir, faire la part belle au premier album, l'imprononçable Vivadixiesubmarinetransmissionplot, sorti en 1996, avec pas moins de sept titres quand un seul morceau du nouvel opus sera joué. C'est l'occasion de se replonger avec plaisir dans les merveilles de cet album resté trop confidentiel que sont "Heart of Darkness", "Sad and Beautiful World" (qui aurait, parait-il, inspiré Radiohead), "Weird Sisters", "Spirit Ditch" ou encore le superbe "Homecoming Queen".

En rappel, Mark Linkous nous offre un "St. Mary" de toute beauté. Ce titre tiré de Good Morning Spider (Capitol Records - 1998), est un émouvant hommage aux infirmières de l'Hôpital St. Mary qui l'ont ramené à la vie, lors de cet accident de 1996, alors que, plongé dans un coma profond, il était déclaré cliniquement mort. Le cryptique "Babies on the Sun" clôt cette soirée trop courte mais, c'est vraiment fini ... Dommage qu'il soit si rare ...

SLB

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Site de Willy Mason


Sparklehorse à l'Elysée Montmartre Sparklehorse à l'Elysée Montmartre
Willy Mason à l'Elysée Montmartre Willy Mason à l'Elysée Montmartre


Plus de photos du concert


Sparklehorse à l'Elysée Montmartre - 2 Juin 2007 - Setlist

It's a Wonderful Life - Saturday - Heart of Darkness - Painbirds - Sad and Beautiful World - Weird Sisters - Sea of Teeth - Homecoming Queen - Gasoline Horseys - Don't Take my Sunshine Away - Hundreds Of Sparrows - Spirit Ditch

Rappel : Saint Mary - Babies on the Sun