Muse poursuit une tournée mondiale entamée en mai 2006 (oui, oui, il y a plus d'un an !) pour la sortie de son quatrième album studio Black Holes and Revelations. Après avoir rempli deux jours de suite (16, 17 juin 2007) un stade de Wembley rénové en vue des Jeux Olympiques 2012 en Angleterre, le Parc des Princes à Paris (60000 personnes) et avant de s'envoler pour une tournée sur le sol américain, le groupe anglais assure la saison des festivals en Europe. Le concert de ce soir au Garden Nef Party Festival d'Angoulême est l'une des cinq dates françaises de Muse pour cette année : pas question de manquer ça !

Pour sa première édition, le festival Garden Nef Party (lire notre compte-rendu global) réussit un sacré tour de force ... Offrir au public deux têtes d'affiche exceptionnelles en deux jours : Muse et Arcade Fire ! Ce soir, c'est Muse la star ! Ce qui est certain, c'est qu'une bonne partie du public présent pour cette première journée du festival est venue tout spécialement pour le groupe anglais. Certains, bien qu'ayant déjà assisté au concert du Parc des Princes il y a un mois, ont fait le déplacement depuis Paris tout spécialement, d'autres, de vrais mordus, suivent autant qu'ils peuvent les déplacements de leur groupe fétiche, comme ce fan qui après Wembley, Paris et Verone est là ce soir pour la dernière date française !

Qui aurait pensé, à la sortie du EP Muscle Museum en 1998, et alors que les trois copains originaires de Teignmouth (Devon, Royaume-Uni) et réunis sous le nom de Muse, peinaient à trouver un label, que ce groupe remplirait les stades et susciterait autant de ferveur moins de dix ans plus tard ? Ils sont 10000 ce soir sur la pelouse du domaine de la ferme des Valettes, aux pieds des remparts du vieux Angoulême, à retenir leur souffle pour accueillir l'un des tous meilleurs groupes de scène actuels (Muse a en effet reçu le BRIT award 2007 de la meilleure performance scénique).

Pour être bien placés, certains se sont positionnés devant la scène dès l'ouverture des portes du festival, vers 17h00, et n'ont plus bougé depuis ... Autant dire que les places des premiers rangs sont chères ... Les fans défendent vaillamment leur coin de pelouse ! Il est près de 23h00 et sur la scène, le staff technique s'affaire à installer trois écrans géants qui doivent trouver leur place au dessus de la scène. Problème technique, l'un des écrans, récalcitrant comme tout, refuse de fonctionner correctement ! Quand, enfin, il semble vouloir faire son boulot et qu'on peut mettre en place l'ensemble, la foule pousse une clameur qui pourrait laisser croire que le groupe de Matthew Bellamy vient d'arriver ... Il faudra pourtant encore patienter ...

23h15, on envoie les fumigènes, les lumières s'éteignent et au son de "Dance of the Knights" (extrait du ballet Romeo et Juliette de Sergei Prokofiev), les ombres de Matthew Bellamy, Chris Wolstenholme et Dominic Howard font leur apparition. Une clameur gigantesque salue ces premières notes et l'arrivée du groupe. Ça démarre sur "Take A Bow" (ce titre avait clôturé le concert du Parc des Princes) et, pendant 1h30 (et oui c'est plus court qu'à Paris, festival oblige), Muse va offrir un son et lumières époustouflant. Si les concerts de Matmatah à La Cigale ou Kaiser Chiefs à l'Olympia restent ce que j'ai vu de mieux en terme d'ambiance cette année, la prestation

de Muse surpasse tout le monde en terme de spectacle et d'effets visuels.

La setlist comprend 16 titres. A part les deux reprises "Feeling Good" (Nina Simone) et "Man of Mystery" (instrumental des Shadows) et le titre "Hoodoo", tous les autres morceaux joués ont été des singles à un moment ou à un autre ... "Map Of The Problematique", le superbe "Hysteria", l'énorme "Supermassive Black Hole", "Butterflies & Hurricanes" et son solo dément, "Apocalypse Please" avec Matthew Bellamy au piano, "Invincible", "Starlight" ... On termine sur "New Born" et "Stockholm Syndrome". Les projections video et les jeux de lumière sont absolument superbes avec des effets et des couleurs à couper le souffle !

Le rappel fait exploser les compteurs en terme d'hystérie avec un lâcher de ballons géants remplis de confettis sur "Plug In Baby". Les ballons dansent doucement au dessus de nos têtes, repoussés par des centaines de mains avides de les toucher. De temps en temps, l'un d'eux éclate, laissant place à un déluge de confettis multicolores ... C'est tout simplement beau ! Le final est superbe avec le parfait "Knights Of Cydonia" et ses plages instrumentales qui nous rappellent que Muse à des influences à rechercher du côté du prog rock et du classique. Il est 1h00, la foule traverse doucement les pelouses et s'en va du merveilleux plein les mirettes !

SLB

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