Soirée rock ce soir rue Boyer : la Maroquinerie accueille kIM NOVAk et Nelson ! Le quatuor Normand fête la sortie de son tout nouvel album, dans les bacs depuis quelques jours seulement, tandis que Nelson poursuit sa tournée. La première partie est assurée par SoKo, une demoiselle (comédienne également) dont la page myspace connait un réel succès.

Il n'y a pas encore grand monde quand je pénètre dans la salle ... Le temps qui est à l'été et le débat télévisé entre les deux candidats à la présidentielle ne sont sans doute pas propices ! Vers 20 heures, SoKo attaque devant un parterre bien clairsemé : redoutable d'assurer une première partie dans ces conditions ! SoKo, s'en sort plutôt bien, plaisantant avec le public, l'amenant à s'approcher de la scène. Elle est accompagnée d'un guitariste qui interviendra aussi pour faire les choeurs.

La pop, mâtinée de folk, de SoKo est agréable oscillant entre belles ballades tranquilles ("It's Raining Outside", "Take my Heart", "I'll Kill Her") et country effréné ("Dandy Cowboys"). Les histoires de SoKo parlent beaucoup (et même essentiellement) de séduction, d'amour, de jalousie, de dépit amoureux, de ruptures et ... de rêves érotiques ("My Wet Dreams" où il est question d'ébats amoureux à l'arrière de la voiture de la mère du petit ami : assez hilarant !). Bref, SoKo est tout à fait sympathique, elle fait une pop sans prétention, naturelle et rafraichissante et toutes les filles peuvent se reconnaître dans ses chansons ! Une agréable découverte que l'on peut prolonger par l'achat de son EP 5 titres (SoKo - Not Sokute - Sokodisc 2007) ou l'écoute des titres disponibles sur sa page MySpace ...

Après un petit quart d'heure de pause, les lumières s'éteignent à nouveau et kIM NOVAk fait son entrée en scène. Le public s'est enfin décidé à investir la Maroquinerie et la salle est maintenant presque pleine, ce qui est appréciable pour l'ambiance. Depuis que j'avais découvert ce groupe à la Flèche d'Or à l'automne dernier, il me tardait de le revoir sur scène ... La sortie de leur premier LP, l'excellent Luck & Accident (Talitres - 2007), dont nous pensons le plus grand bien, m'en donne ce soir l'occasion !

Le live va comme un gant au quatuor normand ... Véritable terrain de jeux du groupe, exhutoire à l'urgence et à la rage qu'on sent poindre dans certains morceaux mais qui sont parfaitement canalisées sur disque, la scène est un complément indispensable pour kIM NOVAk. L'aspect visuel du groupe est évident : il n'y a qu'à voir Ugo martyriser sa basse (une superbe Rickenbacker noire), Jérémie arpenter la scène de façon syncopée tout en délivrant des riffs déments ou observer le détachement et la classe toute dandy de Hairday qui gratte tranquillement sa guitare au milieu de cette fureur, pour se dire qu'ils sont à l'aise sur scène et qu'on assiste à une belle prestation.

Mais, ce n'est pas tout ... En public, le groupe ne se contente pas de revisiter l'album et c'est ce qui est intéressant. Les morceaux sont revus et adaptés pour la scène de façon à sonner beaucoup plus rock. D'une pop élégante, aux influences new wave, sur disque, on passe à un rock, quasi punk par instants, en live. La basse est énorme, la batterie mitraille, le son est volontairement garage et les déflagrations de guitare sont légions ! Même le superbe "In the Mirror", morceau lent par excellence, est ici accéléré.

Tous les titres de l'album sont joués ce soir, plus quelques nouveautés parmi lesquelles j'ai retenu "White Fever" et "Reaction". Les trois/quatre derniers morceaux nous offrent un final quasi apocalyptique. Les hostilités sont lancées avec "Crash" qui, comme sur l'album, démarre lentement puis enfle pour devenir très rock et s'achever dans des dissonances de guitares particulièrement noisy. Le très nerveux "Swallow" poursuit sur la lancée et "Around Your Neck" est carrément dément, Jérémie, Hairday et Ugo sont à terre, faisant hurler guitares et basse, Cyrill martèle ses fûts au risque de les exploser et les lumières stroboscopiques renforcent le côté fin du monde !

Mon souvenir de kIM NOVAk en concert était le bon, ils sont décidément impressionnants sur scène !

Dernier invité ce soir, les 4 parisiens de Nelson qui poursuivent la promo de Revolving Doors (Diamondtraxx - 2006). Après le Nouveau Casino en décembre, nouvelle date parisienne donc pour Nelson, ce qui n'est pas pour déplaire aux fans du groupe : les groupies squattent les premiers rangs et s'accrochent à la scène. La tension monte, la chaleur aussi ...

On attendait le classique "Slow Falling" en ouverture mais c'est le post-punk "People and Thieves" qui nous prend par surprise suivi de "Silence In Your Mind" et "The (Over) Song". Ce titre au refrain entêtant, au rythme névrotique est déjà un tube : les bras se tendent, la foule s'agite et reprend en choeur. Tandis que Thomas Pirot se cantonne à sa batterie - il viendra jouer de la guitare sur un titre - JB Devay, Gregory Kowalski, David Nichols s'échangent basse, guitare, claviers et micro au gré des morceaux. Ce ballet de guitares sur la petite scène de la Maroquinerie donne un peu l'impression d'un joyeux foutoir mais Nelson s'en sort bien ... L'intégralité de l'album est passée en revue et deux titres du premier EP (Bangkok Riot - Diamondtraxx - 2006) - "Dämmerung" et ses sonorités lorgnant vers le Krautrock, "Rise and Fall", plutôt post-punk - complètent la setlist de ce soir. Malgré la chaleur devenue carrément insupportable, le public danse ... Une fan a tout prévu, elle agite un éventail devant son visage tout en dansant !!

"Seasons", superbe mélodie aux accents post-rock, de loin mon titre préféré, joué en rappel, clôt en douceur cette soirée décidément placé sous le signe du rock !

SLB

MySpace de kIM NOVAk
MySpace de Nelson
MySpace de SoKo