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Kaolin et Cocoon à La Cigale

7 Mars 2007 - Photos : Pascal Codron



    Kaolin poursuit sa tournée marathon entamée en septembre 2006 avec la sortie de l'album Mélanger les Couleurs (près de 60 dates depuis !) et s'arrête ce soir à La Cigale, pour notre plus grand plaisir ... Un plaisir n'arrivant jamais seul, le groupe de Montluçon a choisi des voisins pour première partie ... Les Clermontois de Cocoon, tout auréolés de leur récente victoire au CQFD 2007, seront en effet là pour nous mettre en appétit !

Kaolin à la Cigale
Cocoon est un duo composé de Mark Daumail (composition, voix, guitare) et Morgane Imbeaud (piano, voix, cordes). Je les avais découverts par hasard sur MySpace, bien avant le buzz qui les a accompagnés avec d'abord la présélection CQFD puis ensuite leur 1ère place (amplement méritée, il faut bien le dire). J'avais aimé leurs belles ballades mélancoliques au point de me lancer dans la chronique de leur premier EP (I Hate Birds - Sophiane Productions - 2006). Depuis, l'eau a coulé sous les ponts avec le résultat que l'on sait ... Par ailleurs, ils ont signé sur le label Sober & Gentle (qui abrite déjà les excellents Hey Hey My My) et font également partie des "Découvertes 2007 du Printemps de Bourges" ! Une belle entrée en matière qu'on aimerait voir se confirmer sur la longueur ... Pour l'instant, les voici devant nous.

C'est leur première grosse salle, ça doit mettre un petit peu la pression ... surtout que, ce soir, il y a vraiment du monde et on sait que ça n'est pas évident de jouer devant un public qui n'est pas venu pour soi. Ils s'en sortent plutôt bien et affichent une certaine décontraction. Mark est à la guitare acoustique, Morgane derrière son synthé et ils attaquent avec "Take Off", chanson qui ouvrait leur EP. Le set va durer environ 40 minutes, la plupart des chansons du CD sont jouées dont le désormais tube, "Tell Me" qui leur a permis de remporter le CQFD 2007. Nous avons droit à quelques nouveaux morceaux qui nous montrent, s'il était encore nécessaire, tout le talent de songwriter de Mark, comme les très beaux "Cliffhanger", "Seesaw" ou encore "Oklahoma" dont Mark nous dit qu'il fut influencé par Sufjan Stevens en l'écrivant. Donner un nom d'état américain à cette chanson est donc à la fois un clin d'oeil et un hommage à l'un des auteurs-compositeurs-interprètes les plus influents actuellement des Etats-Unis. A noter encore, "Vultures", dédié à Stéphane Gilles, l'homme aux manettes de Sober & Gentle.

Ils sont sympathiques, leurs chansons sont belles, pleines de douceur et de mélancolie, ils sont heureux d'être là, presqu'étonnés de jouer devant un public si nombreux et attentif, bref, on a envie de les aimer ces deux là ...
Et, c'est ce qui se passe ! Le public est conquis par ce duo si attachant et le courant passe bien : c'est un tonnerre d'applaudissements et une véritable ovation qui accompagnent leur sortie de scène ! Dernière info avant de passer aux très attendus Kaolin, Cocoon sortira un mini album (From Panda Mountains) en avril ... On l'attend de pied ferme !

Kaolin, on ne les présente plus ... Depuis leur arrivée sur le label At(h)ome fin 2005 et la sortie de leur 3ème album, Mélanger les Couleurs en septembre 2006, le succès est au rendez-vous et on les a vu et entendu partout ! Le concert à La Maroquinerie, en décembre dernier, ayant affiché complet des semaines avant la date prévue, il a fallu voir plus grand et les voici donc à La Cigale qui joue ce soir à guichets fermés !

Le groupe interprétera la plupart des morceaux du dernier album Mélanger les Couleurs exceptés "Beach Party", "Greta" et "Club 35", déjà exclus de la set list lors du concert à La Maroquinerie. Quelques titres issus de De Retour dans nos Criques (Barclay - 2004) et un rescapé du 1er album (Allez - Barclay - 2002), l'excellent "Que Tout se Fasse", viendront compléter le tableau.

Ça démarre très fort, côté émotion, avec "Sur le Coeur", pour lequel, Guillaume Cantillon a empoigné sa guitare électro-acoustique. Il ne l'utilisera que pour un seul autre titre, le méga tube "Partons Vite". L'introduction à cette chanson, que le public attend avec ferveur, est devenue un rituel. Déjà, c'est le moment où Guillaume Cantillon fait un petit speech, ensuite c'est l'heure du fameux Ooohhhh Yeeeaaaaaaaahhhh. Ce soir, le petit speech en question sort de l'ordinaire : Guillaume Cantillon nous apprend que cette date est un peu spéciale pour le groupe. D'une part, la famille et les amis ont fait le déplacement et sont là ce soir et, apparemment, faire La Cigale et surtout la remplir, semble avoir placé le groupe sur un petit nuage ... Ils paraissent tout juste réaliser qu'ils en sont arrivés là : la joie et une petite pointe de fierté, toute naturelle, sont palpables ...
Pour ceux qui ne connaissent pas le rituel du Ooohhhh Yeeeaaaaaaaahhhh, il s'agit pour l'assistance d'essayer de sortir un Ooohhhh Yeeeaaaaaaaahhhh que le groupe juge suffisamment bon ... et alors seulement Kaolin attaque le "Partons Vite" tant attendu, accompagné du public qui connait les paroles par coeur ! Ce moment de communion avec la foule, pendant lequel les instruments se taisent un instant pour laisser le groupe chanter A Capella avec le public, est l'un des temps forts du concert. Il est ponctué d'un tonnerre d'applaudissements. Pour ne pas laisser retomber l'émotion, on enchaîne avec le superbe "J'irai Mélanger les Couleurs" puis, le très beau "Cest la Vie", issu de De Retour dans nos Criques, achève cette intense première partie.

Le groupe va revenir pour deux chansons en guise de rappel : "J'insiste" tiré du dernier album et "Vide et Silence" issu de De Retour dans nos Criques. "J'insiste" est le seul titre sur lequel Guillaume Cantillon joue de la guitare électrique, guitare qu'il délaisse en fin de morceau pour un final où seule sa basse se fait encore entendre. "Vide et Silence" nous offre un solo de batterie ahurissant pendant lequel Olivier Valty, debout, martèle furieusement ses toms et s'achève par un final de rock noisy époustoufflant dans la stridence des guitares. Impressionnant !

Mention spéciale à "Que Tout se Fasse" et "Lilla Huset" que je ne voudrais pas oublier. "Que Tout se Fasse" démarre en quasi acoustique, quelques notes de Glockenspiel égrénées par le batteur et une guitare, puis le morceau enfle et s'électrise pour finir vraiment très rock. Magistral ! Quant à "Lilla Huset", c'est cet instrumental de 7 à 10 minutes, assez planant, dans une veine toute post-rock, et qui se termine sur une voix off féminine : sur scène, ce morceau est génial et laisse la place à de beaux duels de guitare !

Vraiment, Kaolin a donné ce soir une excellente prestation que je ne saurais oublier de si tôt ...

S.L.B


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